L’idée originale du Musée de la Personne, processus de collectage de parole, naît de l’initiative d’anthropologues et d’historiens à São Paulo au Brésil en 1991 et se développe depuis lors dans différentes universités du monde. Entre 2011 et 2013, le GdRA décide de créer une œuvre inspirée par la démarche de ce réseau international de muséographie. Il reçoit en ce sens une commande de Marseille Provence 2013 capitale européenne de la culture, du théâtre d’Arles et du théâtre du Merlan à Marseille.
VIFS, un Musée de la Personne est voué à la collecte d’histoires de vie. Son approche favorise la valorisation des singularités et des communautés en proposant une réflexion sur l’individu pluriel et le portrait. A partir du principe que toute personne le souhaitant peut voir son histoire enregistrée, préservée et diffusée, VIFS fait le choix de douze récits qui tracent les contours d’un territoire à nouveau frais ; un territoire imaginé, comme toute communauté.
Douze personnes – habitant, passant, passeur, voyageur – racontent quelques fragments de leur histoire devant la caméra. Sous la poussée des récits et des parcours de vie, dans le temps et dans l’espace, ici et maintenant, le territoire des géomètres, des géographes, des souverains et des administrateurs vole en éclat. Apparaît alors une trame épaisse de relations dans lesquelles les individus, les tracés des cartographes, les découpages de frontière et les êtres de toute sorte sont pris d’un regard mutuel. Ils sont Vifs et forment ensemble le portrait possible d’un habitant à la fois personne et territoire, dont le corps agissant élance les premiers mouvements au-delà des frontières.
VIFS, un Musée de la Personne est à la fois : une installation vidéo restituant douze portraits filmés ; un dispositif interactif et multimédia sur le thème du territoire/personne ; une performance unissant l’art du trampoline, la musique et le chant, le texte et l’image. Le tout afin de dire nos êtres fragiles en mouvement, ceux qui co-fabriquent les paysages et les cités.